Clin d’oeil – Printemps 2018

TOI, MOI ET LE SAC

Par Laurie-Anne, collaboratrice dans le blogue ANA

Je ne vous apprendrai rien de nouveau en vous disant qu’à l’annonce de la stomie, on a tous déjà eu peur de reprendre nos activités sexuelles ou de rencontrer de nouveaux prétendants. J’avais 18 ans et j’étais célibataire au moment où j’ai appris que j’allais porter un sac à caca pour le restant de ma vie.

C’était probablement le pire scénario pour moi. Je vais tout de même vous raconter mon histoire… pas seulement pour en parler, mais pour essayer d’aider quelques personnes qui auraient pu tomber dans le même pattern que moi.

Tout d’abord, j’ai commencé à fréquenter un garçon à ma quatrième chirurgie.

On se parlait via appel-vidéo le soir quand j’avais des tubes qui me sortaient de pratiquement tous les orifices.

Malgré mon apparence douteuse, il a souhaité me rencontrer et tout s’est passé naturellement par la suite.

Au moment où nous avons décidé de former un couple, il avait perdu son emploi, ce qu’il la rendu plus disponible pour prendre soin de moi. Tout était parfait.

J’étais convaincue d’avoir trouvé l’homme de ma vie : il m’acceptait. En effet, tout au long de la relation, j’ai reconstruit mon estime et ma confiance sur son amour.

Je me sentais belle, car il me trouvait belle. Je me sentais désirée parce qu’il me désirait.

Le voilà le fameux mécanisme à éviter… Je me suis engagée très rapidement dans une relation suite à la chirurgie et je n’ai pas eu le temps d’apprendre à m’aimer moi-même, indépendamment du regard d’un homme sur moi.

Numéro 39